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Un chien à ma table (Claudie Hunzinger)

note: 2Réflexions et pensées Anne - 4 janvier 2023

Je n'ai pas accroché à ce roman (en est-ce vraiment un d'ailleurs?), sur les pensées et réflexions de ce couple atypique qui vit dans une maison isolée. Je ne suis peut-être pas le bon public, j'ai arrêté ma lecture assez vite, sentant que ce livre n'était pas pour moi.

Un chien à ma table (Claudie Hunzinger)

note: 3Mon chien, mon mari, la nature et moi ! Richard - 2 janvier 2023

Étrange roman sans véritable péripéties que celui de Claudie Hunzinger. Sophie et Grieg, couple d’octogénaires vivent modestement et volontairement reclus dans une maison isolée au fond d’une vallée vosgienne. Après une vie libertaire « sur les marges », ils glissent progressivement vers la solitude, à la limite de la misanthropie par crainte de plus en plus marquée de la crise du « monde d’en bas »
Lui, ne fait plus rien, ne sort plus, lit la nuit et dort le jour ; elle, s’informe encore sur le net, parcourt les sentiers forestiers de plus en plus difficilement, observe les paysages et les gens, ne quittant son repaire que pour descendre faire des courses une fois par mois et participer épisodiquement à des conférences sur ses romans car elle est écri-vaine comme le lui rappelle gentiment (?) son compagnon.
Et puis l’inattendu survient, sous la forme d’une petite chienne en fuite qui s’invite littéralement chez eux, leur redonne un peu de tonus et rapproche ces deux personnages en perte de vitesse
Intrigue bien mince pour un livre de 282 pages me direz vous !  Mais ce livre contient bien plus que la venue de Yes, la petite chienne dynamique, il contient surtout de belles pages sur la nature et les plantes montagnardes, sur les paysages changeant au grès des heures et des saisons, un peu la spécialité de l’auteure. Il contient également l’évocation de passages de l’histoire atypique du couple. Il contient enfin de longues réflexions sur le vieillissement et la déchéance des corps, sur la condition des femmes, sur le difficile travail d’écriture de la romancière (son alter égo de papier), sur la disparition de la nature et des animaux victimes de l’exploitation humaine...
Ce livre, au-delà de la vie de ce couple embrasse donc successivement tous les sujets qui marquent ce début du XXIe siècle : anticapitalisme, éco-féminisme, décroissance et frugalité, et même antispécisme car l’héroïne se ressent de plus en plus comme reliée physiquement et spirituellement aux animaux, à la forêt et surtout à sa chienne (« à sa table ») qui sont tous ses égaux.
Le tout est écrit de façon vive, poétique, souvent amère et désabusée, parfois plus optimiste et joyeux dans des chapitres inégaux où l’on passe d’un sujet à l’autre "au fil de l’eau", sans véritable organisation, comme des notes préparatoire posées sur une table pour l’écriture du nouvel ouvrage de l’auteur que l’on verrait naître progressivement.

Les confins (Eliott de Gastines)

note: 4Une histoire de vengeance Anne - 2 janvier 2023

Le récit alterne entre 1964, au moment du développement du village des Confins comme station de sports d'hiver, et 1984, où tout bascule pour cette bourgade. J'ai préféré les chapitres consacrés aux années soixante; les événements de 1984 m'ont paru parfois à l'emporte pièces.
J'ai mis un peu de temps à rentrer dans le livre, mais l'auteur parvient à installer le suspens et on est pris dans l'histoire et les personnages. J'ai aimé l'originalité du contexte, une petite station de sports d'hiver. Une bonne lecture en résumé.

Taormine (Yves Ravey)

note: 4La Sicile est merveilleuse.... mais ! Danny - 31 décembre 2022

Un couple, adultère, au bord de la rupture, essaie de se rabibocher lors de brèves vacances en Sicile. Arrivés à Catane, ils louent une voiture à l’aéroport. Leur objectif est Taormine, ville enchanteresse.Ils partent donc sur les paroles de la loueuse de voiture: «La Sicile est un pays magnifique qui réserve des surprises...»
Voulant voir la mer très vite, à la tombée de la nuit, ils prennent un sentier de terre et s'avancent mais ils heurtent quelque chose dans le noir, quelque chose de gros. Très gros. Ils ne s'arrêtent point. La voiture est accidentée, elle doit être réparée. Oui, mais …. discrètement, « au noir».... Pas de problèmes: ils trouvent quelqu'un « d’accommodant» qui travaillera «au black». Le tout sur fond de disputes permanentes où, l'un et l'autre révèlent leur égoïsme, leur lâcheté, leur indifférence.
Commence une descente aux enfers où ce couple va passer de mains en mains, de copains en copains, qui vont «réparer» mais qui à chaque étape ne font rien mais demandent de l'argent. Et il n'est pas question de négocier ou refuser. Et les 2 touristes s'enfoncent de plus en plus. Ils sont la proie rêvée, pressurée, ne voulant qu'une chose, retourner vite, vite en France. Mais «la Sicile est un pays magnifique qui réserve des surprises»
Une intrigue brutale et ciselée qu'on suit avec une horreur suffocante, jusqu'à la fin.... que je vous laisse découvrir.

Partie italienne (Antoine Choplin)

note: 4La partie continue ! Danny - 31 décembre 2022

Antoine Choplin signe ici un gentil petit (168 pages) roman, bien écrit, poétique grave et léger en même temps dont l’histoire semble toute simple. Gaspar, artiste en pleine consécration part pour quelques jours à Rome, officiellement pour préparer une conférence, mais plus certainement pour prendre du recul face à sa notoriété soudaine et à son attachée de presse envahissante. Il travaille peu, visite la ville sans conviction et surtout joue aux échecs avec des inconnus sur la terrasse d’un restaurant du Campo dei Fiori, sous le regard amusé d’un marchand de fruit complice et celui, plus sévère, de la statue du moine Giordano Bruno, brûlé vif sur cette place au début du XVIIe. Les parties, toutes gagnées s’enchaînent sans grand intérêt pour Gaspar, jusqu’à l’arrivée de Marya, belle œnologue hongroise de passage à Rome, qui le défie à son tour, le bat plusieurs fois, éveillant plus que de l’intérêt. Commence alors entre les deux une belle histoire romantique et douce, faite de longues promenades à travers Rome, de discussions sans fin sur les places ou dans les parcs et accessoirement de folles nuits dans leurs hôtels réciproques.
Itinérance toujours sous le signe des échecs qui les mènera même jusque dans les Abruzzes à la rencontre d’un vieil ermite qui relie Marya à son histoire familiale et à la mort à Auschwitz de son grand-père, grand maître des échecs.
Le rappel d’un passé plus sombre, à la fois par l’évocation récurrente du moine Giordano Bruno, victime de l’inquisition et par celle du grand-père de Marya victime du nazisme permet toute une réflexion sur la mémoire et vient donner de la gravité à cette histoire qui aurait pu n’être que légère. La rencontre de Marya et de Gaspar est brève, intense et nonchalante et nous prenons plaisir à les suivre sur les quelques jours de leur histoire, puis... chacun rentre chez soi. Fin de l’histoire ou, à suivre ? A vous de la découvrir !

Écrire la vie (Annie Ernaux)

note: 4 Nadine - 28 décembre 2022

L'occasion de découvrir ou redécouvrir Annie Ernaux, à travers des documents, des photos, des citations et bien entendu les titres emblématiques de son œuvre. Très beau travail éditorial, réalisé rapidement après l'attribution du prix Nobel. On y puise ce que l'on veut, dans l'ordre que l'on veut.

Arpenter la nuit (Leila Mottley)

note: 2 Nadine - 28 décembre 2022

J'ai l'impression d'avoir lu ce roman plusieurs fois, dans la littérature américaine. Je n'ai pas accroché ni à l'histoire, ni aux personnages, ni au style.

L'inspecteur Sadorski n° 6
J'étais le collabo Sadorski (Romain Slocombe)

note: 3Un peu décevant Thierry - 23 décembre 2022

Fidèle à lui-même, Slocombe ! Un ouvrage richement documenté sur cette période avec de nombreuses descriptions. Où l'inspecteur Sadorski ne cesse de retourner sa veste selon les opportunités qui se présentent à lui, avec un penchant permanent pour le sexe et l'argent. Il ne recule devant rien, si c'est pour sauver sa peau. Et il s'en sort toujours parce que c'est un bon policier. Ce dernier opus Sadorski manque toutefois de rythme, d'action et d'intensité.

Collapsus (Thomas Bronnec)

note: 5Une invitation à réfléchir Thierry - 23 décembre 2022

Une politique fiction à la hauteur! Qui pourrait un jour devenir réalité. Qui tombe au bon moment, celui de la sobriété, de l'urgence climatique et de l'effondrement du vivant. Bienvenue chez les collapsologues. C'est un livre qui pose d'intéressantes questions sur la démocratie, les responsabilités individuelle et collective, le courage politique. Avec des personnages proches du pouvoir comme souvent chez Thomas Bronnec, qui nous fascinent, nous agacent et nous écœurent et que l'on pourrait à certains égards reconnaître et identifier. Un livre qui invite à discuter, débattre et à réfléchir! Je vous le conseille.

Le café du temps retrouvé (Toshikazu Kawaguchi)

note: 3Tant que le café reste chaud, la suite ! Richard - 21 décembre 2022

Ce livre de Toshikazu Kawaguchi est la continuation de « Tant que le café reste chaud » du même auteur. Même lieu de Tokyo, le mystérieux café « Funiculi Funicula », même personnages centraux, le patron du bar et sa serveuse, même principe, une tasse de café bue sur une certaine chaise vous permet de voyager dans le temps pour y rencontrer quelqu’un qui s’est trouvé là à dans le passé... ou s’y trouvera peut-être dans le futur, mêmes règles enfin, à découvrir pour ceux qui ne les connaissent pas.
Ces 4 nouveaux épisodes s’enchaînent, rythmés par les « Ding, Dong » de la cloche de l’entrée et les intermèdes un peu factices animés par la jeune fille du patron, comme autant de nouvelles qui tournent autour du problème éternel : comment pouvoir enfin dire à une personne chère ce que l’on n’a pu / voulu / su lui dire quand c’était possible et combler le vide ressenti depuis par cette acte manqué.
Rien de bien nouveau donc, même si les histoires sont toujours aussi émouvantes et bien racontées, et même si la morale finale est peut-être plus optimiste que dans le 1er livre. Ce livre se lit donc sans déplaisir mais assez rapidement.

La ville dévastée (Simone Van Der Vlugt)

note: 4la ville dévastée Marie-Claude - 15 décembre 2022

En mai 1940, les Pays Bas sont envahis par les allemands. Rotterdam est dévastée par les bombardements, des quartiers entiers sont détruits. Katya voit la moitié de sa famille ensevelie sous les décombres. Face au désastre elle va devoir faire face, s'occuper de ses frères et soeurs en bas age, prendre parti pour un camp, aider ses amis juifs car les nazis paradent dans les rues. Un roman historique très bien documenté avec une belle écriture percutante. Une héroïne attachante qui lutte pour ne pas sombrer dans le désespoir. Bonne lecture

La dépendance (Rachel Cusk)

note: 2Roman qui ne créé pas de dépendance ! Richard - 14 décembre 2022

C’est plus une longue réflexion philosophique qu’un roman que Rachel Cusk nous propose avec « La Dépendance ». En effet, « l’intrigue » peut sembler mince : M., écrivaine et femme vieillissante, voue une admiration sans borne à L., peintre célèbre, depuis qu’à l’âge de 20 ans elle a découvert ses œuvres lors d’un passage à Paris et qu’elle a été submergée par l’émotion tant elle y retrouvait l’image de sa propre nature tourmentée. Son mariage avec Tony, homme rustique, simple et gentil après une 1ere expérience que l’on devine douloureuse, et sa vie paisible dans leur propriété en bordure d’un marais donnant sur l’océan n’ont pas empêché L. d’occuper toujours son esprit 30 ans plus tard. Et c’est pour satisfaire enfin son rêve de le rencontrer, qu’elle va utiliser la beauté des paysages qui l’entourent et qui, selon elle, entrent en résonance avec les tableaux qu’elle a aimé dans le passé, pour le convaincre de venir résider et travailler dans leur maison d’hôtes (la Dépendance), avec, en arrière pensée le désir plus ou moins avoué de, peut-être, le séduire !
Mais rien ne se passe comme prévu. L. n’est pas seul, il ne s’intéresse pas du tout à M., refuse même de la peindre, lui marquant hostilité et dégoût et se révèle finalement un parasite, égoïste et cruel, refusant toutes contraintes, au grand dam de M. qui découvre qu’il lui reproche en plus d’être une femme autoritaire et manipulatrice !!! Ce qui n’est pas faux !
Ce roman se présente comme une succession de longues lettres / confidences (sans réponses !) à un certain Jeffers, (amis, journal intime ?) de M. nous décrivant les rapports de M. avec son mari, de M. avec sa fille et son compagnon, de M. avec L. et sa compagne, etc.
Mais surtout, ce récit dissèque les états d’âme de M., analyse ses sentiments contradictoires, ses frustrations passées et présentes, se livre à de longues, longues réflexions sur la liberté (vs la dépendance!), le sort des femmes, le rôle de mère, la création artistique, la recherche du bonheur et j’en passe.
Il révèle surtout le profond désarroi de M. à la poursuite de chimères depuis son enfance et dont les errements risquent même de détruire son couple.
Il faut enfin reconnaître que, même si tout cela est fort bien écrit, l’ensemble est tellement long, disséqué si finement, décousu parfois qu’il finit par être bavard et ennuyeux !

Respire.. (Joyce Carol Oates)

note: 4Vivre et laisser mourir ? Richard - 11 décembre 2022

Respire... de Joyce Carol Oates est encore un roman de deuil, mais différent de « La nuit, le sommeil, la mort, les étoiles » où elle disséquait les impacts multiples du décès brutal du mari / père sur sa femme et toute sa famille avec une issue quasi positive. Ici, c’est seulement un couple qui est le cœur du récit, un couple isolé, loin du reste de sa famille et de ses amis car en résidence de l’autre côté des USA, au Nouveau Mexique, sur une Terra Incognita où il espérait pourtant vivre un véritable voyage de noce !
Lui, Gérard, tombe malade et, en quelques semaines va décliner, perdant progressivement tout goût pour le travail, la lecture, la nourriture et finalement… la vie. Elle, Michaela, plus jeune, dépendante de ce mari gentil mais dominateur vit cette déchéance de l'être aimé et admiré de façon insupportable, se sentant en plus coupable de ne pas avoir assez d'amour pour le sauver, s’épuisant à passer ses journées auprès de lui pour le conjurer de respirer, terrifiée à l’idée de le perdre et de n’être plus qu’une veuve, une femme seule.
Lorsque la mort survient, Michaela sombre alors dans une sorte de dédoublement de personnalité, entre son rôle de veuve responsable qui doit accomplir les formalités liées au décès et préparer son retour sur la côte Est et son état de femme dévastée, épuisée et presque au bord de la folie, en proie à des hallucinations tant est fort son désir de retrouver (ou rejoindre?) l’être disparu qu’elle ne cesse d’apercevoir / sentir / entendre auprès d’elle.
Ce roman est bouleversant, le style littéralement haletant, comme pour traduire le problème de respiration du mari puis de sa femme, causé par la maladie, la souffrance... et le manque permanent d’oxygène lié à l’altitude ! Les phrases peuvent être hachées, syncopées, chargées de parenthèses et des mots accumulés, les chapitres irréguliers dans leur longueur, enchaînant de façon aussi crédible les épisodes de la vie de Michaela « normale » malgré son malheur et ceux de Michaela en plein délire à cause de sa douleur, provoquant chez le lecteur des doutes successifs…. quelle est la bonne version de l’histoire ? Comment comprendre la fin du roman ? Cette ambiguïté pouvant parfois désarçonner le lecteur !

La fille du pêcheur de perles (Lizzie Pook)

note: 3La fille du pêcheur de perles Gillette - 9 décembre 2022

Australie, fin du 19ème siècle, un pêcheur de perles disparaît sans laisser de trace alors qu'il était à bord avec son fils. Sa fille ne veut pas croire à un accident ni à sa mort et mène sa propre enquête. Roman riche de détails sur la faune et la flore australiennes et qui dénonce les violences qu'ont subi les indigènes.

Les larmes du Reich (François Médéline)

note: 4C'est cru! Thierry - 8 décembre 2022

Un bon livre qui traite le sujet de façon originale. C'est surprenant. Les détails et l'ambiance de l'époque sont bien restitués. On rencontre des personnages au caractère bien trempé. L'intrigue est intimement liée à la quête de l'Inspecteur. Mais qui est vraiment cet enquêteur? Un bon moment de lecture assuré. Avec une fin assez inattendue. Si vous avez aimé, je vous conseille aussi "La sacrifiée du Vercors" du même auteur.

Patte blanche (Kinga Wyrzykowska)

note: 2 Nadine - 8 décembre 2022

Il est possible que je sois passée complètement à côté. Ce roman m'a été pourtant conseillé par un libraire que j'apprécie beaucoup, donc je mets cet avis avec des réserves.C'est l'histoire d'une famille, avec ses personnalités, ses petits travers, ses secrets aussi. Quand l'un des membre de la fratrie découvre qu'il existe un frère caché en Syrie, chacun va voir sa vie bouleversée et les peurs des uns, la fragilité des autres, les doutes et les suspicions vont prendre le dessus. Tout va alors s'enchaîner, inexorablement.

La douceur de l'eau (Nathan Harris)

note: 4Douceur de l'eau Jeannine - 6 décembre 2022

Sujet rarement abordé (il me semble) dans les romans américains: fin de la guerre de sécession, l'administration nordiste s'efforce de faire respecter les lois sur l'abolition de l'esclavage dans une petite ville du sud.
Esclaves depuis leur naissance et récemment libérés, deux frères rencontrent un propriétaire terrien assez différent des autres qui propose de les aider. Une relation basée sur le respect et l'estime va s'installer peu à peu. Mais la majorité de la population n'est pas prête au changement.

Comment d'un coté accepter de se voir dépouiller de se que l'on considérait comme son bien depuis des générations?
Comment de l'autre, lorsque l'on a connu que la soumission, démuni de tout, réussir à vivre de manière autonome dans un environnement hostile?

Loin des stéréotypes, l'auteur nous présente des personnages complexes confrontés à une situation qui les dépasse, et nous donne à lire un roman âpre et sans véritable espoir quand on sait que la ségrégation suivra de près ce semblant d'émancipation.

Vivre vite (Brigitte Giraud)

note: 5Subtil Thierry - 5 décembre 2022

Meurtrie à jamais Brigitte Giraud. 20 ans après l'accident qui a coûté la vie à l'amour de sa vie. Elle a déjà écrit d'autres livres sur son histoire personnelle pour tenter de cicatriser ses blessures. L'écriture a ses vertus. Celui-ci sera le dernier. On le comprend bien. Elle a envie de tourner définitivement la page. On sent venir le détachement. Et elle le fait tout en délicatesse avec légèreté (même si on ne peut s'empêcher de se poser les grandes questions de culpabilité). Avec nostalgie aussi. Elle se pose des questions qui ouvrent les portes de son passé et qui éclairent certains aspects d'une époque qui nous parle. Les références musicales résonnent en nous. J'aime beaucoup le titre, il me parle et m'interroge. Il fallait bien attendre au moins 20 ans avant d'écrire un livre comme celui-là. Il m'a donné envie de découvrir d'autres livres de cette autrice.

On était des loups (Sandrine Collette)

note: 4Devenir Père? Thierry - 4 décembre 2022

Je suis un peu moins emballé que Nadine. Certes, c'est bien écrit, c'es rythmé malgré quelques courtes longueurs. O

La dépendance (Rachel Cusk)

note: 2 Nadine - 3 décembre 2022

C'est long ... long, long ! je me suis beaucoup ennuyée, et je n'ai pas vraiment saisi l'histoire. La 4ème de couverture ayant évoqué une Mrs Dalloway des temps modernes, je me suis précipitée sur ce roman, m'attendant sans doute à retrouver un peu de la Clarissa de Virginia ou celle des Heures de Cunningham. Et bien non, pas du tout. L'héroïne de Rachel Cusk est bien moins romanesque et je n'ai pas accroché. J'attends avec impatience d'autres avis !

L'illusion du mal (Piergiorgio Pulixi)

note: 5Un rythme haletant Anne - 2 décembre 2022

Un justicier enlève et séquestre des personnes qui ont échappé à la condamnation par la justice. Le Dentiste, appelé ainsi car il a pour habitude d'arracher d'abord toutes les dents de ses victimes, filme et envoie les vidéos sur les réseaux sociaux, pour soumettre au vote populaire le sort de ses prisonniers.
Eva Croce et Mara Rais, le duo d'enquêtrices, sont chargées de l'affaire, rejointe par Vito Strega, un criminologue milanais, aussi doué que sexy.
Un bon thriller, mené tambour battant, on ne s'ennuie pas. Le duo d'enquêtrices déjà présent dans le premier roman de l'auteur, L'île des âmes, fonctionne bien, même mieux. Et la fin est à la hauteur. Un bon polar!

Poids plume (Mick Kitson)

note: 1Poids Plume Marie-Pierre - 30 novembre 2022

Extrait de la quatrième de couverture : « À la fin du XIXème siècle, dans une Angleterre digne de Dickens et des Peaky Blinders, Annie Perry, une petite gitane abandonnée par sa famille, est élevée par un champion de boxe à mains nues, un géant aussi alcoolisé que tendre qui rêve d’ouvrir un pub. » Déjà, cette phrase improbable aurait dû me mettre la puce à l’oreille… Et, effectivement, les récit abracadabrantesque des scènes de pub, de grèves, de combats de boxe, de fêtes foraines et d’attaques de brigands de grand chemin (portant cape et masque) dignes des meilleurs films de cape et d’épée m’ont fait perdre tous repères historiques et ôter le peu de crédibilité que j’accordais déjà à ce roman. C’est dommage car la lecture du texte est fluide et de ce fait très rapide et agréable. Seulement je n’ai pas cru une seconde à ce que je lisais. Quand il choisit comme toile de fond l’Angleterre ouvrière du XIXème siècle, un auteur devrait, je pense, être plus exigeant quant à la véracité de ses propos. Tout faisait carton-pâte dans ce roman, à mon grand regret.

Lincoln Highway (Amor Towles)

note: 4 Françoise - 24 novembre 2022

A la fois roadtrip, voyage initiatique, ce roman est en tous points jubilatoires, par ses personnages et par les situations qu’ils provoquent. Les mauvais garçons ne sont pas si mauvais. Ils sont attachants, drôles parfois dans leurs maladresses mais attentifs aux autres. Une mention pour le petit Billy perdu dans ses (son ?) livres et dans ses rêves auxquels il croit jusqu’au bout. Les situations sont souvent improbables mais tellement inattendues et parfois drôles. Un merveilleux moment de lecture…qui passe vite malgré les 630 pages.

Débarquer (Hugo Boris)

note: 4Débarquer Babeth - 22 novembre 2022

Deux personnages : Andrew, vétéran de l'armée américaine et Magali (trentenaire ) guide touristique sur les plages du débarquement. Deux âmes égarées qui vont se rencontrer et cela donne une histoire forte, attachante avec beaucoup d'empathie pour ces deux personnages. Bien jolie découverte.

Ainsi pleurent nos hommes (Dominique Celis)

note: 3Retour difficile au Rwanda Richard - 19 novembre 2022

Erika, l’héroïne de ce roman de Dominique Celis, revenue vivre à Kigali après avoir fui le Rwanda depuis près d’un quart de siècle est dévastée par l’abandon de son compagnon, Vincent, qui la quitte par peur de ne pouvoir... l’aimer assez. Sur les conseils de sa sœur, elle commence alors à écrire une série de lettres pour exorciser sa douleur. Ces lettres qui s’étendent de janvier à décembre 2018 forment le corps de ce livre quasi psychanalytique. Elles nous racontent la rencontre, les moments en commun, les séparations, les trahison, les retours d’affection et la fin de son histoire d’amour agitée.
Mais très vite, derrière ce chagrin d’amour qui pourrait être banale, apparaît une douleur bien plus vaste, plus lourde, comme une explication à cette romance impossible. Cette douleur est liée à l’histoire même du Rwanda, marquée par les haines interethniques qui ont abouti au début des années 90 aux viols et aux massacres de milliers de membres de l’ethnie Tutsi, à laquelle elle appartient, par des membres de l’ethnie Hutu, souvent des proches, parents, amis, voisins, employés… C’est en racontant son chagrin d’amour qu’elle va retrouver les fils de crimes et de trahisons qui ont détruit sa famille et celles de certains de ses amis… Découvrir ces vérités est d’autant plus terrible que les années ayant passé, certains coupables ont échappé à la justice, d’autres ont payé et sont libres, et beaucoup pensent qu’il faut oublier, tourner la page, aller de l’avant !
Mais pour Erika, cela semble insurmontable et ses lettres servent aussi à raconter les drames vécus 20 ans plus tôt, à exprimer sa colère et son incompréhension devant cet oubli général en marche, dans un style violent, parfois presque décousu et difficile à lire, comme une succession de cris de rage.
Ces lettres nous font vivre aussi, de façon plus légère, le quotidien d’une femme africaine, vive, moderne, une femme qui veut vivre malgré tout dans ce pays qu’elle aime, entourée d’amis attachants qui lui créent comme un cocon et avec lesquels elle parle, boit, fume sans modération, une femme dont les conquêtes masculines par ailleurs, même s’ils peuvent pleurer,(comme dans le titre du roman), ne sont pas vraiment exempts de fort sentiments machistes. En conclusion, un livre difficile à lire parfois par sa violence mais qui nous parle aussi de l’amitié, de l’amour et de la difficulté de la résilience et du pardon.

La vie clandestine (Monica Sabolo)

note: 4Comment concilier mémoire historique et mémoire familiale Richard - 19 novembre 2022

Monica Sabolo pensait avoir trouvé un sujet facile pour son prochain livre : raconter la vie de membres du mouvement Action Directe qui a marqué les années 70 et 80 par ses actions violentes, assassinats, attaques de banque, attentats. .. au nom du peuple, pour essayer de comprendre, entre autre, comment les deux sages jeunes filles qu’elle suit particulièrement ont pu devenir des tueuses de sang-froid. Mais sa quête s’avère plus compliquée qu’elle ne le pensait : les sources sont limitées, les témoins fuyants, la mémoire et les souvenirs fragiles, contradictoires, changeants, surtout quand on s’intéresse à des personnes pour lesquelles la clandestinité est une condition de survie, même 40 ans après les faits. Fascinée, elle lit et visionne tout ce qu’elle peut trouver, réussit même à « infiltrer » progressivement ce milieu clandestin en gagnant la confiance et même l’amitié de certains membres, mais, elle a le sentiment que plus elle avance, moins elle comprend ce qu’elle cherche, sauf, peut-être à retrouver des rapports humains apaisés.
Car cette quête historique et romantique a provoqué en parallèle une réflexion douloureuse sur ses propres fragilités, sur les trous noirs de son histoire familiale, entre un père biologique absent et un père adoptif disparu après des agissements plus que douteux, sur son parcours de fille et d’adulte en souffrance, plein de non-dit et de mystères comme engloutis qu’elle n’arrivait à formuler, le tout lui ayant créé finalement comme une vie clandestine, à elle aussi.
Un livre original, prenant, qui nous fait découvrir cette période mal connue, même si ce n’est pas un vrai travail d’historien, mais qui représente surtout un travail passionnant sur la nature humaine : la violence politique ou familiale et les souffrances qu’elle provoque, les faiblesses de la mémoire et la dissociation et le déni de réalité qui peut apparaître chez les auteurs et/ou les victimes de ces violences, le pardon que l’on peut accorder (ou pas) ; tous sentiments que l’auteur essaie d’appliquer aux grands événements comme dans sa vie personnelle.

Rien ne t'appartient (Nathacha Appanah)

note: 5Rien ne t'appartient Danielle - 18 novembre 2022


Natacha Appanah nous offre un roman puissant. Le destin de Tara, petite fille heureuse, née de parents aimants dont le père érudit, ouvert sur le monde passe à la radio. Il y dit des choses qui amènent Tara et sa mère à avoir peur. Ses parents seront tués pour leur engagement politique.
De son enfance brisée Viyaya survivra sous le nom de Tara après avoir été une femme gâchée, puis une épouse heureuse. A la mort de son mari, des souvenirs enfouis, si douloureux et jamais partagés ne seront pas supportables.
C’est aussi l’histoire du monde cruel d’aujourd’hui, de la bêtise des hommes.
J’aime l’écriture précise et poétique de l’auteur.

Hors-la-loi (Anna North)

note: 3Hors la loi crazybook - 15 novembre 2022

Ce western au féminin, dans l'ouest américain, fin 19e, narre l'histoire d'une jeune mariée Aya qui ne peut enfanter. Péché ultime dans une société puritaine obscurantiste qui l'accuse de sorcellerie et d'être responsable de tous les maux et catastrophes. Fuyant l'intolérance et ses exactions Ada quitte sa famille aimante, sa mère (sage-femme qui l'a initiée) pour se réfugier dans un couvent puis rejoindre un gang hors la loi qui braque, vole etc pour survivre. Beau portrait de femme, forte, libre, déterminée à vivre et apporter son savoir, son soutien à toutes des femmes différentes rejetées par une société qui les condamne à procréer ou à mourir. Grâce à une lecture aisée ce roman insolite, décalé, malgré le sujet traité dégage beaucoup d'énergie et de surprises.

En salle (Claire Baglin)

note: 4En salle Claire Baglin Laëtitia - 14 novembre 2022

La narratrice raconte ses souvenirs d'enfance et sa première expérience professionnelle au sein d'une grande enseigne de fast food, où quand la magie enfantine se fracasse sur les écueils du monde des adultes. Un premier roman très maitrisé

Paysages trompeurs (Marc Dugain)

note: 2Bof Thierry - 11 novembre 2022

Tout est dit dans la présentation du livre. J'ai eu du mal à terminer ce livre. Et pourtant, le début est très accrocheur. L'intrigue peine à décoller. Le récit est trop focalisé sur le personnage du documentariste, qui paraît bien naïf à certains égards.

La saga des Cazalet n° 5
La fin d'une ère (Elizabeth Jane Howard)

note: 4 Nadine - 8 novembre 2022

Sans doute le meilleur tome de la saga. Mais pour le savourer, il serait dommage de ne pas lire les 4 précédents. Celui-ci est réussi car il détonne par le ton et l'évolution de l'histoire de chacun des personnages. Jusqu'à présent, le rapprochement avec "Downton Abbey" , dans ce qu'il a de plus édulcoré, poli, raffiné et ouaté, n'est plus adapté ici : le destin des Cazalet se heurte à la négligence, l'aveuglement et l'incompétence des héritiers.
Le début nous a fait rêver, la fin nous rassure.

La petite menteuse (Pascale Robert-Diard)

note: 3 Nadine - 8 novembre 2022

Un roman vraiment intéressant ne serait-ce que parce qu'il est à contrecourant des mouvements féministes actuels et qu'il égratigne les positions manichéennes. L'auteure ici tente d'amener ses lecteurs à comprendre comment une jeune adolescente peut être amenée à mentir, dans un contexte particulier.
La seconde partie du roman est nettement meilleurs que le première à mon avis. Les scènes de confrontation, les jurés, le tribunal et le travail d'avocat sont particulièrement bien étudiées et bien rendues.

Le grand soir (Gweanël Bulteau)

note: 3On attendra un peu pour le Grand soir Thierry - 4 novembre 2022

'avais lu le premier livre de cet auteur "La république des faibles". un polar historique bien ficelé qui se déroulait à Lyon à la fin du XIXème. Dans son deuxième roman, du même genre, il nous emmène au début du XXème, à Paris, mais aussi à Courrières dans le bassin minier nordiste et à Roquefort. Des lieux marqués par de fortes luttes sociales que l'état et sa police et sa armée surveillent de près. Gwenaël Bulteau met en scène des personnages issus des différentes classes sociales pour créer une intrigue criminelle, qui manque cependant de profondeur. Il tente de restituer avec un certain souci de précision et d'exactitude certains évènements et certaines ambiances de l'époque. Néanmoins, l'histoire peine à décoller. Les personnages, nombreux, manquent de complexité. A trop vouloir nous dresser un portrait social de l'époque, il en oublie l'essence même du polar. Ce deuxième ouvrage n'est pas à la hauteur du premier.

La veille de presque tout (Víctor del Árbol)

note: 2Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir Anne - 4 novembre 2022

L'inspecteur Ibarra est appelé au chevet d'une femme blessée qui vient d'être admise à l'hôpital. Il reconnait Eva Malher, la mère d'une petite fille assassinée quelques années plus tôt, et dont Ibarra avait tué le meurtrier. D'où Eva vient-elle, elle qui est portée disparue depuis plusieurs semaines? Au fur et à mesure que se dévoile le récit, les liens entre les personnages se dessinent et les histoires des uns et des autres se révèlent, donnant au récit des airs de tragédie.
Je me faisais une joie de retrouver cet auteur dont j'avais beaucoup aimé les deux premiers livres, dont on retrouve ici la trame narrative. Alors certes, les livres de Victor del Arbol ne sont jamais très joyeux mais j'ai trouvé cette histoire longue, noire et même plombante par moments car aucun des personnages ne parvient à se sortir de cette atmosphère maussade. Ils finiraient tous pas se pendre qu'on n'en serait pas surpris. Une déception donc, j'ai peiné à aller jusqu'au bout et d'ailleurs, je ne suis pas allée au bout.

Nous, les Allemands (Alexander Starritt)

note: 5NOUS, LES ALLEMANDS Danielle - 1 novembre 2022

Un livre coup de poing.
Un Grand-père allemand enrôlé dans la wehrmacht au sortir du lycée de 1941 jusqu’en 1945 réveille sa mémoire profondément enfouie pour répondre aux questions pertinentes et embarrassantes de son petit-fils né de mère allemande et de père écossais.
- qu’as-tu vécu en Russie - est-ce que tu as vu des choses horribles- est-ce que tu as fait des choses horribles
En réponse ce livre bouleversant.
C’est l’humain face à l’inhumain, l’espoir qui deviendra désespoir, et vivre en pensant « nous les allemands nous avons commis cela »

La ligne de nage (Julie Otsuka)

note: 2 Françoise - 31 octobre 2022

Roman en deux parties : la piscine et ses nageurs compulsifs. Des fissures apparaissent. La piscine ferme. Puis la vie d’Alice, vieille nageuse dont le cerveau se «fissure». Elle finit sa vie dans un Ehpad. Métaphore de la piscine comme ligne de vie mais…plouf complet ! Dans la première partie, amalgame de lignes, de nageurs, sans grand intérêt. Dans la deuxième, description d’un mouroir inhumain : si vous ne restez pas dans votre «ligne», ce sera l’abrutissement par des médicaments. Aucune empathie pour cette vieille dame. On passe successivement du Nous, les nageurs amalgamés, au Elle, Alice, nageuse qui perd la mémoire, au Vous, résidents de l’Ehpad (ses règles de vie) puis au Tu, fille d’Alice (et autrice ?). Seul ce dernier chapitre amorce un début de compassion. Roman prometteur en 4e de couverture mais bien décevant.

La Nuit des pères (Gaëlle Josse)

note: 4La nuit des pères Anne - 27 octobre 2022

A la demande de son frère ainé, Isabelle revient dans son village natal, en montagne, dans les Alpes, pour voir son père avec qui les rapports ont toujours été difficiles. Durant toute son enfance, elle a cherché l'amour, ou au moins une marque de tendresse de la part de ce père si distant et parfois humiliant.
Même si le sujet semble rebattu, je me suis laissée embarquer dans ce récit, aidée aussi par l'écriture maitrisée et par moments poétiques de Gaëlle Josse.
Pourtant, je suis restée sur ma faim: la fin du livre révèle pourquoi ce père a été ce qu'il a été mais je n'ai pas compris pourquoi Isabelle en avait été particulièrement la cible. C'est dommage.

Clara lit Proust (Stéphane Carlier)

note: 4 Françoise - 26 octobre 2022

La vie de Clara, petite coiffeuse de province, va être bouleversée par la lecture de Proust. L’auteur décrit magistralement la vie ordinaire d’un salon de coiffure, les clientes, leurs conversations, la vie banale de Clara puis les changements opérés grâce à Proust. Les contrastes entre les deux font toute la saveur du roman. Puis Clara va rencontrer une cliente qui partage cette même passion…

Au vent mauvais (Kaouther Adimi)

note: 5Les vents mauvais de l'histoire ! Danny - 26 octobre 2022

Ce roman de K. Adimi, de 300 pages, veut dresser une fresque historique d'un siècle (le 20e) en s'appuyant sur la vie des grands parents de l'auteur. Les souvenirs sont personnels car s'il ne reste aucune trace écrite de leur vie, les histoires de famille se transmettent oralement, petits bouts par petits bouts et pas toujours.
Les personnages centraux sont 3 enfants d'un tout petit village du Bled algérien, El Zahra. Pauvre, Tarek, berger, est frère de lait avec Said. D'une riche famille, il sera étudiant puis écrivain. Il sera publié et son premier livre sera dévastateur pour Leila dressant un portrait osé d'elle, sous couvert de défense de la femme algérienne. Leila et Tarek seront obligés de fuir leur village.
K. Adimi raconte ensuite l'histoire de ses grands parents.
Leur histoire personnelle est l'histoire de l'Algérie et du monde, en particulier pour Tarek. Enfance pauvre, simple berger, part à la guerre ( 2e guerre mondiale) pour libérer l'Italie puis la France. Changé par cela, il revient et s’enrôle dans la guerre d'indépendance et le FLN. Il se marie avec Leila. Il cherche du travail à Alger puis en France où il rencontre le racisme exacerbé des français. Ses bonheurs seront la participation au film de Pontecorvo « la bataille d'Alger» et son séjour Rome.
K . Adimi fera plus court pour Leila, femme seule quand Tarek est au loin; sa famille est hostile : les villageois sont très méchants avec elle. Hommes et femmes. Leila a honte, elle souffre de ce que Said l'a salie. Il l'a détruite.
La force du récit c'est de montrer l'impact de la grande histoire sur les petites gens, comme celui aussi de la religion, du patriarcat féroce, et des traditions.
Il interroge aussi sur la responsabilité de l'écrivain qui peut détruire la vie des gens mis en cause malgré eux dans un roman.
Néanmoins ce roman réussit à nous rendre attachants ces personnages mais aussi à nous faire voir les paysages, les bruits et les parfums et à nous retenir jusqu'à la fin.
C'est un très bon livre !

Toute une moitié du monde (Alice Zeniter)

note: 5La place des femmes en littérature Danny - 26 octobre 2022

Ce livre n'est pas un roman. C'est un essai littéraire de haut niveau. Il s'agit d'évaluer la place des femmes dans la littérature (entre autre !), française et des autres pays. A. Zeniter surfe sur la vague «me too» mais pas du tout servilement, au contraire.
C'est un ouvrage certainement mûri depuis de longues années, qui a demandé des recherches approfondies, des références pertinentes, et une mise en œuvre très rigoureuse.
Elle est écrivaine, mais avant tout lectrice, depuis longtemps et beaucoup. Et rien de ce qui est écrit ne lui est étranger.
Alors vous rentrerez dans ce livre avec l'esprit libre de tous préjugés. Vous irez progressivement avec des haltes ou au contraire vous serez happés .
J'ai trouvé cet ouvrage difficile parfois, mais c'est aussi un vrai bonheur de lecture et une découverte écrite noire sur blanc qui fait beaucoup réfléchir.
Bonne lecture à tous.

Zizi Cabane (Bérengère Cournut)

note: 4 Françoise - 26 octobre 2022

3 frères et sœur aux surnoms fantasques, 1 mère disparue, 1 improbable grand-père, des phénomènes étranges : d’excellents ingrédients pour nous offrir un roman plein de tendresse et de poésie sur la reconstruction de ces enfants, de cette famille. Les changements de «prise de parole» dans un même chapitre, sont parfois gênants, le temps de deviner qui s’exprime !

La leçon du mal (Yûsuke Kishi)

note: 5La leçon du mal Marie-Pierre - 25 octobre 2022

Quel dommage encore une fois que la quatrième de couverture soit trop bavarde ! On passe à côté de l'essentiel de ce livre : la découverte progressive et subtile de la monstruosité du personnage. C'est un roman fascinant qui tient en haleine du début à la fin. Netflix va forcément (devrait?) en faire quelque chose...

Qui se souviendra de Phily-Jo (Marcus Malte)

note: 5qui se souviendra de Phily Jo Marie-Claude - 24 octobre 2022

Dés les premières pages Marcus Malte nous manipule par cette courte phrase :"roman traduit de l'anglais par Edouard Days". Le ton est donné , ce roman sera le livre de toutes les manipulations. Philip Jo, un inventeur hors paire dit avoir fabriqué la machine à énergie libre...mais il meurt de façon suspect..suicide ou meurtre. Construit comme plusieurs petits romans , tout se regroupe pourtant pour faire un excellent triller politique . Au fil du roman l'auteur critique notre société moderne avec toutes les conséquences dramatiques que cela entraine .Du pur Marcus Malte qui nous offre un livre inclassable plein d'humour grinçant. La chute de ce roman portera à discussion. Comme toujours il faut se laisser porter par l'écriture de l'auteur pour apprécier pleinement ce roman. Excellente lecture

Le portefeuille rouge (Anne Delaflotte Mehdevi)

note: 4Thriller chez les relieurs ! Richard - 24 octobre 2022

Thriller chez les relieurs ! Relieuses plutôt car les 2 héroïnes Astrid et Mathilde exercent ce métier avec talent dans de petites villes du sud-ouest. La 1ère, mystérieuse, tourmentée, méchante (?) et solitaire vient engager la seconde, gentille, confiante et entourée d’amis, pour l’aider à restaurer et relier un mystérieux « Folio », vieux livre sans couverture qui semble être de très grande valeur car attribuable à Shakespeare, qu’elle a acheté dans un vide grenier en compagnie d’un autre ensemble de textes manuscrits rassemblés dans un Portefeuille Rouge, sans intérêt à ses yeux mais acquis quand même pour faire diversion auprès de vendeurs naïfs.
La cohabitation de travail se passe tout de suite mal à cause des sautes d’humeur d’Astrid, jalouse de tout et inquiétante dans ses réactions et se termine par un conflit mesquin au moment du paiement du salaire prévu. Mathilde s’en va, soulagée de cette séparation, payée finalement non pas en argent mais en nature avec ce mystérieux Portefeuille Rouge qu’elle a parcouru et qui lui semble plus digne d’intérêt que ne le pensait Astrid.
Les faits lui donneront raison, puisqu’un minutieux travail de recherches et d’enquête la conduira jusqu’en Angleterre pour découvrir à sa grande surprise que ces documents ont une valeur bien supérieure au folio de Shakespeare ! Cette quête lui permettra même de retrouver l’amour avec l’expert en documents anciens Axel, mais provoquera aussi la haine d’Astrid qui pensant s’être fait berner par la naïve Mathilde qu’elle croyait dominer, la harcèlera et la menacera de sa vengeance. Y arrivera-t-elle ? Vous le saurez en lisant ce roman original, qui nous en apprends beaucoup sur le monde des relieurs, sur la vie des petites villes de provinces et... sur celle de Shakespeare, vraie ou imaginée. L’auteur a peut-être un peu tendance à forcer le sentiment d’angoisse de Mathilde face à Astrid pour créer le suspens, mais l’ensemble se lit néanmoins avec grand plaisir jusqu’au bout !

Le choix (Viola Ardone)

note: 5Le choix Jeannine - 18 octobre 2022

Sicile dans les années 60. L'auteure décrit la société d'un petit village avec les yeux d'Olivia, vive et indépendante qui peine à accepter les contraintes (plus sévères encore à la puberté) imposées aux filles. Viola Ardone réussit à nous faire partager les épreuves de l'héroïne sans poser de jugements sur les protagonistes.
Beau roman sur les violences faites aux femmes et à leurs luttes pour y échapper.
Roman inspiré de la vie Franca Viola qui fut dans les années 60, la première femme à refuser le "mariage réparateur" en vigueur en Sicile.

Encabanée (Gabrielle Filteau-Chiba)

note: 4Encabanée Jeannine - 18 octobre 2022

Récit sur 10 jours d'une jeune montréalaise en rupture de société, venue s'isoler en plein hiver dans une cabane au fond de la forêt de Kamouraska. Apprenant la survie en milieu hostile, elle met à profit son temps libre pour se recentrer sur ses valeurs et le sens à donner à sa vie.
Elle tient un journal évoquant ses soucis matériels, ses états d'âme et tous les travers de la société qu'elle vient de quitter.
Le style est enjoué, poétique ou minimaliste... et toujours drôle!
Se lit (se relit) avec plaisir et l'accent québécois!

Le poids des choses (Marianne Fritz)

note: 4C'est du lourd Laëtitia - 18 octobre 2022

Un livre complètement inclassable. Au début on ne comprend rien, les personnages ont les mêmes prénoms, les chapitres sautent d'une époque à une autre et il faut s'accrocher, l'écriture est fine et exigeante puis l'histoire prend son sens et on est dérouté...

Dessous les roses (Olivier Adam)

note: 3Légèrement tourmenté Thierry - 17 octobre 2022

Je retrouve un peu Olivier Adam dans ce livre avec ses personnages tourmentés et bouleversants. Il s'attaque ici au thème de la famille, avec des parents qui ont tout donné à leurs enfants pour les faire grimper dans l'ascenseur social. Et les enfants qui ont chacun pris des chemins bien différents se retrouvent pour régler leurs comptes en avalant des litres de vin rouge et de Limoncello. J'y ai trouvé des passages émouvants qui résonnent quelque part. Néanmoins, cela reste assez convenu et très contemporain. Bien loin de ses premiers livres comme "Falaises", "A l'abri de rien" et "Les vents contraires" qui m'ont jadis tant bouleversé.

Ada et Graff (Dany Héricourt)

note: 4L'amour après 70 ans ! Richard - 16 octobre 2022

Dany Héricourt nous livre avec Ada et Graff un doux roman d’amour entre deux seniors que rien ne prédisposait à se rencontrer.
Elle, Ada, vieille anglaise veuve à la vie ralentie n’a que peu de souhaits, se baigner tranquille le matin dans la rivière au bas de son près et voir revenir sa fille, partie dans une communauté religieuse proche. Elle reste donc à l’attendre dans ce village de Haute Loire où ses désirs de voyager avec son mari ont été stoppés il y a des années et où elle passe un peu pour une excentrique…
Lui, Graff, vieux funambule gitan qui a toujours voyagé, est victime d’un accident qui le bloque brusquement dans ce même village quand son cirque doit reprendre sa tournée, le laissant seul avec son cheval blessé, en proie à des pensées de mort... et aux suspicions des villageois.
Pourtant, ces deux personnalités opposées sauront se rapprocher et trouver les mots et les gestes pour s’apprivoiser et s’aimer... entraînant encore plus de « cancans » chez les braves gens !
L’auteure nous raconte cette histoire d’amour naissant en petits chapitres où se mêlent descriptions joyeuses du présent et récits d’un passé sombre pour les deux, dans une vallée noire du pays de Galles pour Ada et à travers toute l’Europe, de persécutions en malheurs pour Graff.
En parallèle, Dany Héricourt nous fait découvrir l’absurdité de la vie de la communauté sectaire où s’est enfermée Becca, la fille d’Ada, en particulier à travers le regard naïf de son jeune fils Dom qui n’a connu que cette vie. Mais là aussi, les choses bougent, et la fin, pleine d’espoir saura nous réjouir !

Chienne et louve (Joffrine Donnadieu)

note: 5 Françoise - 12 octobre 2022

Arrivée à Paris pour suivre les cours Florent, Romy n’a d’autre choix que de travailler dans une boîte de strip-tease, de se prostituer. Elle est larguée, touche à la drogue, fait des «livraisons». Sa rencontre avec Odette, 89 ans, qui va la loger en échange de petits services, va transformer leurs vies. Elles vont devoir s’apprivoiser, tour à tour méfiantes, méchantes, tendres, drôles. Leurs joutes sont un régal ! En parallèle, on suit la jeune fille dans ses cours de théâtre, comment elle s’empare de ses personnages. C’est prenant, intense.
Un roman bouleversant de sensibilité et pourtant tellement drôle, tellement tendre : un petit bijou