Chronique des Clifton n° 7
Le Destin d'un homme (Jeffrey Archer)
Septième et dernier tome de la longue saga des Clifton / Barrington, cet ouvrage de Jeffrey Archer peut se lire, si on est vraiment accro aux aventures de ces deux familles et si on n’est pas trop amoureux de la bonne littérature !
Pourtant, pour ceux qui connaissent l’histoire, les héros emblématiques sont toujours présents à l’appel, Emma et son frère Gilles du côté Barrington et Harry du côté Clifton, plus leurs enfants, petits-enfants et si nombreux amis des ouvrages précédents On retrouve même les méchants habituels comme la terrible Lady Virginia, assoiffée de vengeance…
J. Archer travaille toujours de la même façon avec de gros chapitres centrés sur un ou deux personnages qui font avancer le récit en mêlant l’histoire familiale et l’Histoire anglaise (Lady Dy, Mme Thatcher) ou même mondiale (chute du Mur de Berlin) et qui évoluent toujours avec élégance dans la très haute société anglaise de la finance, de la politique, de l’art ou de la littérature.
Mais la sauce ne prend plus car l’idée de départ de deux familles que tout opposait sur le plan social et économique, car une riche et l’autre très pauvre, qui se confrontaient et luttaient dans les guerres et les crises n’est plus là. Au contraire, les acteurs toujours beaux, intelligents, cultivés, polis, généreux sont devenus tous plus riches les uns que les autres. De plus, quoiqu’ils fassent, ils réussissent tout (concours, marathon, discours, livres…) car ils sont géniaux ; s’ils font des erreurs, tout se règle si facilement dans leur monde policé et luxueux. Par contre, les méchants cupides et stupides sont, bien sûr, toujours punis. Les minces intrigues ne provoquent plus vraiment d’inquiétude ni même d’émotions car on sait que nos héros vont gagner… et l’on peut parfois s’ennuyer ! Je vous déconseille, par exemple, les pages sur les règles passionnantes du cricket ou les longues descriptions des séances de la chambre des Lords.
Je pense que Mr Archer commençait lui aussi à s’ennuyer car on sent qu’il ne croit plus à son monde qui se rapproche de celui des Bisounours ni à ses personnages en carton. C’est d’ailleurs pour cela que, après 420 pages, il décide brusquement de faire disparaitre rapidement son héros.
Le dernier chapitre est d’ailleurs peut-être le seul qui suscite un peu d’émotion car il résume finalement tous les vrais évènements de la saga et peut vous arracher une larme !